FAQ

Foire Aux Questions

Voici quelques réponses aux nombreuses questions que l'on me pose fréquemment. J'ai essayé d'être le plus précis possible, mais il est impossible d'être exhaustif. Certaines réponses sont donc plus développées que d'autres. En musique, certaines choses sont communément admises, ce qui n'empêche pas de tomber régulièrement sur l'exception qui confirme la règle. Certaines de mes remarques pourront, fort heureusement, prêter à discussion. Ne les prenez donc pas toutes au pied de la lettre, mais relativisez leur contenu.

C'est la première grosse difficulté du guitariste débutant. Arriver à faire sonner correctement les accords barrés demande du temps, du travail et une bonne dose de persévérance. C'est le premier gros palier du débutant, il y a un "avant" et un "après". Ce qui est paradoxal, c'est qu'une fois la difficulté surmontée, on se demande en général pourquoi on a buté aussi longtemps dessus. Nombreux sont ceux qui pensent qu'ils passeront ce cap uniquement avec le temps, mais c'est faux. C'est avec le travail. Contrairement aux positions d'accords ouverts (avec cordes à vide), que l'on peut apprendre rapidement, les barrés requièrent au début plus de force au niveau de la main, et on a tendance à trop forcer. Alors c'est vrai que c'est énervant ! La clé, une fois de plus, c'est le travail quotidien. Avec le temps et l'habitude vous réussirez à doser la pression de la main et tout deviendra plus facile.
En apparence seulement, et pour l'instant. Certes il est plus facile d'accélérer au début en jouant tout vers le bas (en allers), ou en simplifiant les doigtés. Mais lorsque le rythme ou la vitesse d'exécution vont se densifier, cela va devenir impossible à jouer. Si les accords se font avec un certain doigté, c'est qu'il y a une raison. Idem pour les rythmiques et encore plus pour les mélodies. Certes quand on a l'habitude de jouer, on peut toujours simplifier, trouver une combine pour favoriser l'exécution ou changer le rendu sonore. Mais lorsque l'on débute, c'est une très mauvaise habitude, qui freinera drastiquement votre progression future. Lorsque j'impose un doigté, ce n'est pas pour embêter les élèves, mais parce que je suis certain qu'à terme, ce sera le plus efficace et le plus facile. Certains aspects du jeu guitaristique ne sont pas naturels au début, mais ils le deviendront avec le temps.
Un exercice permet de se focaliser sur une difficulté précise, et ainsi progressivement de pouvoir s'affranchir de celle-ci. C'est vrai que bien souvent ils ne sont pas passionnants à jouer, mais en travaillant chaque difficulté séparément on progresse plus vite. J'ai observé de grandes différences entre les élèves travaillant leurs exercices et les réfractaires pathologiques, pensant y arriver en regardant en l'air. Mais ne vous y trompez pas, le but n'est pas de jouer un exercice pour l'exercice. Le but est de faire de la musique plus facilement. Lorsqu'on apprend l'alphabet, c'est pour pouvoir lire, pas seulement pour connaître les lettres ! En un mot travaillez vos exercices et vous verrez que vous y trouverez votre compte. Le plus rébarbatif, je vous assure, c'est de voir un élève butant sur quelque chose à chaque mesure.
Le plus facile serait qu'il n'y ait qu'une corde sur la guitare, et une seule case. Seulement voilà, ce n'est pas le cas, et la nature nous a pourvus de plusieurs doigts au bout des mains. Personnellement, la première fois que j'ai pris une guitare, une évidence s'est imposée à moi : il fallait changer de doigt pour obtenir un maximum de fluidité. Une simple histoire de logique. C'est comme de jouer du piano avec un doigt : c'est physiquement possible, mais rapidement très poussif. Les doigtés utilisés pour jouer d'un instrument (quel qu'il soit) ne sont pas là pour embêter les élèves, mais ils existent parce que des générations entières de musiciens ont travaillé à développer et conceptualiser la pratique instrumentale, dans une logique d'efficacité et de progrès. Certes quelquefois les doigtés paraissent ésotériques, mais d'une manière générale ils permettent vraiment de faciliter la mémorisation.
Encore un mythe! Tous les musiciens jouent à l'oreille, même ceux qui lisent les partitions. Celle-ci n'est qu'un guide qui permet de jouer un morceau sans être systématiquement obligé de l'apprendre par coeur. Je suis de plus en plus confronté à des élèves qui jouent selon la méthode du "perroquet", c'est-à-dire qu'ils jouent en regardant ce que je fais, sans suivre la partition. Ils se trouvent alors fort dépourvus lorsque je change de positions d'accords en cours de morceau, et bien souvent ils ne peuvent le rejouer chez eux qu'en regardant une vidéo sur internet. Cette méthode de travail, par imitation, est très ancienne, et notamment utilisée dans la musique traditionnelle indienne. Cette méthode requiert néanmoins de grandes facultés de mémorisation et de concentration, ainsi qu'un investissement personnel important dans la pratique musicale et instrumentale. Restons humbles, le plus simple dans un premier temps est encore de suivre la partition, et de s'en détacher peu à peu, au fil de la mémorisation.
Sur une guitare, il ne suffit pas de jouer avec les bons doigtés, le bon rythme ou avec la bonne vitesse pour que le morceau sonne correctement. Il faut réussir à faire "sonner" les choses. C'est une notion assez abstraite que je ne peux malheureusement aborder qu'avec les élèves les plus avancés, à savoir l'interprétation. Sur une guitare, le "toucher" est essentiel, c'est-à-dire la manière dont l'instrumentiste va "travailler" les notes, l'intention avec laquelle il va les jouer, et ainsi définir le "poids" (musical) qu'il va leur donner en fonction du contexte. Ce type de travail est en général la dernière touche que l'on apporte au travail d'un morceau, et la plus difficile car subjective et abstraite. Là encore, compter uniquement sur le matériel est illusoire. Un bon guitariste fera "sonner" n'importe quelle guitare car le son produit sur une guitare vient principalement de la manière de jouer du guitariste. Le cas classique est celui d'un élève qui, après avoir changé d'instrument ou d'ampli, constate qu'au final cela n'a pas changé grand-chose. Un léger mieux temporaire malgré (souvent) une dépense monétaire importante. En un mot : travaillez ! C'est encore ce qui fonctionne le mieux.